Comparer les performances des SATT à celles des meilleurs organismes de transfert de technologies étrangers, telle était l’ambition du rapport « Étude sur la performance des SATT vis-à-vis d’une sélection d’OTT (Offices de Transfert de Technologies réalisé en 2024 par le cabinet ADIT à la demande du Réseau SATT.
Parmi les organismes étudiés, la pointe du transfert technologique mondial avec Leuven Research and Development, MIT Technology License Office, Stanford Office of Technology, Oxford University Innovation, Imperial College London Enterprise, University College London Business, University of Cambridge Enterprise et Max Planck Innovation, représentant les territoires de référence historiques de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Angleterre et des États-Unis.
Six critères parmi les plus significatifs de l’activité de ces structures dédiées au transfert de technologies ont ainsi été analysés : les nombres de déclarations d’invention, de demandes de brevets, de brevets délivrés, de contrats de licence signés, de startups créées et de revenus générés.Mis en perspective au regard de l’ancienneté de chaque structure, ces critères ont permis de mieux situer le positionnement du Réseau SATT, le plus récent du panel, dans ce vaste écosystème d’innovation.
Les SATT suivent une trajectoire de développement positive et parfaitement conforme aux OTT de référence
C'est le premier enseignement de l'étude ADIT. Sur le plan des revenus de licence par exemple, les SATT démontrent, avec +22% de moyenne d’évolution annuelle des revenus issus de licences entre 2016 et 2023, un rythme soutenu, et des revenus totaux qui positionnent, pour 2023, l’ensemble du réseau à un niveau intermédiaire entre Oxford University Innovation et le MIT.
Sur le plan des dépôts de brevets, la valorisation française rivalise avec les plus grandes universités britanniques.
Ce dernier point démontre une forte propension des SATT à transformer, confirmée par les excellents résultats observés en création de startups et de spin-outs. Avec une moyenne de 90 startups créées par an depuis 2019, le réseau des SATT est, dans ce registre, parmi les plus actifs du panel. Il est également parmi les plus performants lorsque l’on analyse la capacité de chaque OTT à transformer les brevets de son portefeuille en spin-outs.
Le modèle des SATT, une référence en Europe…
Ces performances sur le plan international se confirment au niveau européen, avec une forte augmentation du nombre de brevets déposés en application directe par les universités européennes depuis dix ans, avec une croissance particulièrement rapide pour les universités françaises confirmant ainsi le rôle d’accélérateur joué par les SATT, en France, dans le process de valorisation universitaire.
De même, lorsque l’on compare les performances des SATT avec celles des différents OTT européens, on constate un positionnement en haut de panel européen sur l’ensemble des indicateurs :
- La structuration d’équipe : 43 personnes en moyenne par SATT contre 11 pour l’ensemble des OTT étudiées, à mettre en corrélation avec le nombre d’établissements couverts (12 établissements en moyenne par SATT, contre 1 seul pour la majorité des OTT)
- Les déclarations d’inventions : 91 en moyenne par SATT contre 22 en moyenne au niveau européen
- Le nombre de brevets déposés : 25 brevets déposés en moyenne par SATT chaque année
- Le taux de transformation des brevets en licences : 36% de transformation en licences en moyenne pour les SATT chaque année
- Les revenus de licences : 1,8 M€ par SATT en moyenne en 2021
- Le nombre de startups créées : 6,15 en moyenne par SATT chaque année, contre 1,30 au niveau européen
Elles développent également un modèle unique, mutualisé à plusieurs établissements (12 établissements en moyenne par SATT), alors que 96% des OTT européens sont dédiés à un seul établissement de recherche, qui garantit un niveau égal de services et de compétences aux grandes universités comme aux petits établissements.
C’est donc tout naturellement que le réseau des SATT a pris une place croissante au sein des instances européennes du transfert de technologies, et notamment de l’ASTP.
…et une inspiration à l’international
Si le modèle des SATT fait largement écho en Europe, il est également une source d’inspiration à l’international. Certains pays souhaitent ainsi nouer des partenariats avec les SATT pour répondre à des appels à projets européens, d’autres font appel à l’expertise des SATT pour un accompagnement sur la structuration de leur écosystème d’innovation et de transfert de technologies. Parmi les contacts en cours, citons la Corée du Sud, le Vietnam ou encore Singapour en Asie, la Géorgie, la Moldavie, l’Arménie ou l’Ukraine en Europe de l’Est, la Tunisie, le Maroc ou le Sénégal en Afrique ou encore le Canada sur le continent américain.
L’exemple du partenariat entre la Roumanie et la SATT Conectus
Dans le cadre du projet européen VIADUCT3, un programme INTERREG Europe de coopération interrégionale co-financé par le FEDER et réunissant sept structures européennes autour de la promotion de la création et du développement de spin-offs technologiques universitaires, quatre démarches proposées par la SATT Conectus ont été retenues comme bonnes pratiques au niveau européen : le programme de détection conjointe avec le Pôle Universitaire d’Innovation Alsace (PUI-A) « Scouting Public Lab Inventions », la formation « Deeptech Entrepreneurship Curriculum » initiée avec l’Université de Strasbourg, le pôle Pépite Etena et l’incubateur Quest for Change, le programme « Mature your PHD » dédié doctorants et jeunes chercheurs, et le programme « Team to Market » visant à accompagner le développement des startups deeptech, déployé par les SATT Conectus, Nord, et Sayens et financé par la Région Grand Est. Ces bonnes pratiques ont largement été diffusées en Europe via la INTERREG Europe Policy Learning Platform et sont en voie de duplication au sein de plusieurs pays européens dont la Roumanie.