ALBUPAD développe un nouveau système implantable dans le corps humain, capable de libérer un médicament de manière progressive, sur une longue période et de manière localisée. Conçu avec des composants uniquement naturels, tels que l’albumine, une protéine naturellement produite par le corps, cet implant se dégrade naturellement après avoir libéré lentement le médicament sur le site d’intérêt. Au-delà de son excellente biocompatibilité, le nouveau matériau ALBUPAD se prête au chargement de tous types de molécules actives (petites molécules hydrophiles et hydrophobes, peptides ou protéines thérapeutiques) et permet une libération régulière et prolongée de ces actifs. Il est de plus produit à partir d’un procédé de fabrication « vert », qui exclut les solvants organiques et les agents toxiques.

Un dispositif innovant pour la délivrance de médicaments

Les bénéfices sont triples : 

• Des traitements plus efficaces, les molécules médicamenteuses étant diffusées de manière constante et continue, ce qui permet une meilleure couverture thérapeutique.

• Une meilleure sécurité du patient, avec des risques plus limités de surdosages, d’administrations non ou mal ciblées, ou d’oubli de prise du médicament.

• Des effets indésirables notablement réduits grâce à la biocompatibilité et biodégradabilité totale de l’implant qui ne libérera aucun dérivé de dégradation toxique dans le corps

Ce nouveau « bioplastique » 100 % naturel et implantable pourrait remplacer à terme les solutions actuelles utilisant des polymères de synthèse et de ce fait moins bien tolérés par l’organisme.

Les pathologies nécessitant des traitements répétés - cancers, maladies chroniques mais aussi aiguës (ex. infections) - figurent au rang des premiers domaines applicatifs. 

ALBUPAD repose sur les travaux de recherche d’Eya ALOUI, Docteure en Pharmacie et Docteure en Chimie des Matériaux, encadrée par le Dr. Philippe LAVALLE (laboratoire Biomatériaux et Bioingénierie, UMR_S 1121 / Inserm – Université de Strasbourg) et le Dr. Benoît FRISCH (équipe 3Bio du laboratoire CAMB, UMR 7199 / CNRS – Université de Strasbourg).

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  Lauréate des concours d’innovation Mature your PhD en 2020 et i-PhD en 2021, Eya ALOUI, CEO et co-fondatrice d’ALBUPAD aux côtés du Dr. Jordan BEURTON, confirme le potentiel majeur : « Les molécules antitumorales sont habituellement injectées aux patients par voie intraveineuse. Ces thérapies génèrent beaucoup d’effets indésirables pour un résultat limité. Grâce à la technologie de rupture ALBUPAD qui se base sur une approche verte - le nouveau bioplastique qui permet de fabriquer ces implants est 100% biodégradable et biocompatible -, nous sommes par exemple en mesure de charger la molécule antitumorale dans un petit dispositif qu’on implante directement dans la tumeur. Celui-ci va libérer de manière uniforme et continue les médicaments, maximisant ainsi l’exposition de la tumeur à l’antitumoral sans libérer des dérivés de dégradation toxiques dans le reste de l’organisme. Nous sommes convaincus que l’albumine, qui constitue ce bioplastique, est le candidat idéal pour le développement de thérapies innovantes et de matériaux pour la santé. Cette découverte ouvre également la voie pour le développement d’un implant « intelligent » capable de cibler les tumeurs ».

Une success story exemplaire

Le projet ALBUPAD, fruit de 6 années de recherche et développement, a bénéficié de plusieurs soutiens fondateurs :

• La SATT CONECTUS (Strasbourg) a investi plus de 600 k€ pour guider cette technologie innovante du laboratoire vers le marché. Ce soutien stratégique a permis de protéger les découvertes scientifiques (brevet européen déposé en 2019), de renforcer et valider scientifiquement cette technologie de rupture naissante, de démontrer la validité du projet à l’échelle pré-industrielle, d’identifier les débouchés économiques (étude de marché, identification de futurs partenaires industriels), et enfin de structurer le projet de création de startup en faisant notamment monter en compétences Eya ALOUI, chercheuse et future CEO, sur tous les aspects Marché.
  
  Marc GILLMANN, Président de la SATT Conectus : « ALBUPAD, c’est un parcours sans faute, un bel exemple de la synergie multi-partenariale qui existe ici en Alsace et qui facilite la transformation de l’essai : faire qu’une découverte de chercheurs en laboratoire devienne un produit innovant, industrialisé à grande échelle et accessible à tous au sein de la société. Notre mission, bien sûr, c’est de créer une dynamique d’innovation, d’accélérer la compétitivité de nos entreprises et de créer des startups innovantes à fort potentiel. Mais c’est avant tout de donner vie aux belles inventions académiques, pour répondre aux enjeux des transformations sociétales et environnementales ».
   
• Le Carnot MICA (Mulhouse) s’est quant à lui mobilisé dès le début de l’aventure ALBUPAD, en investissant 50 k€ sur la première phase exploratoire de recherche. 
  
  Lionel LIMOUSY, son Directeur, témoigne : « Le financement du Carnot MICA a permis de développer de nouveaux biomatériaux à base d’albumine et de dérisquer un projet innovant, permettant de lancer les phases de développement. Nous sommes très fiers d’avoir accompagné ALBUPAD à ses tout débuts et de voir le fruit d’un travail de plus 6 ans se concrétiser par la création d’une nouvelle startup biotech en Alsace ».

Le projet ALBUPAD a également bénéficié du soutien financier de la Ligue contre le cancer (53 k€) et d’Alsace contre le Cancer (15 k€). 

Servir la cancérologie, et bien plus…

La startup ALBUPAD est actuellement incubée chez SEMIA / QUEST FOR HEALTH à Strasbourg. Elle est soutenue par Bpifrance à travers la bourse FrenchTech Personne Physique (30 k€) et par la Région Grand Est à travers la bourse au porteur de projet (30 k€). Des levées de fonds d’amorçages sont envisagées pour couvrir les besoins générés par les prochaines phases de R&D (caractérisation produit et industrialisation). 

Forte de ses 5 membres co-fondateurs, les prochaines étapes clés de développement d’ALBUPAD consisteront à valider l’industrialisation du procédé de fabrication et à finaliser des études in vivo de délivrance et d’efficacité de nouvelles molécules avec le matériau ALBUPAD. Prévues en 2024, ces étapes-clés permettront de séduire de futurs investisseurs industriels. Des essais cliniques seront également envisagés à horizon 2030 en co-développement avec un partenaire industriel pharmaceutique.

L’enjeu est de taille. Estimé à 15 milliards en 2022, le marché des formulations de délivrance prolongée de médicaments concerne les systèmes administrés localement et permettant d’obtenir une libération locale et systémique. Parmi les acteurs clés au sein de ces marchés se dressent plusieurs industriels pharmaceutiques tels que Takeda, Novartis, Merck, Pfizer, Teva, GSK et AstraZeneca. Par ailleurs, les matériaux biosourcés à base de protéines peuvent concerner de nombreux autres marchés, tels que les produits vétérinaires, cosmétiques, nutraceutiques, ou encore la substitution de plastiques de synthèses pour des usages au quotidien. 

(1) L’Institut Carnot MICA est une structure de recherche publique qui accompagne les entreprises dans le développement de leurs projets Recherche et Développement (R&D. MICA est expert des matériaux fonctionnels, des surfaces et interfaces et procédés associés, de la recherche fondamentale à l’application industrielle - www.carnot-mica.fr
(2) Laboratoire Biomatériaux et Bioingénierie (UMR_S 1121 / Inserm - Université de Strasbourg) + Equipe 3Bio du laboratoire CAMB Conception et Application de Molécules Bioactives  (UMR 7199 / CNRS - Université de Strasbourg).
(3) Le Dr Benoît FRISCH a rejoint depuis janvier 2024 le Laboratoire Biomatériaux et Bioingénierie, UMR_S 1121 / Inserm – Université de Strasbourg

Crédits photo : Albupad